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Comment naviguer harmonieusement avec le courant naturel de dame nature en agriculture.

C’est ce qui m’a frappé le plus rapidement en arrivant à la Ferme des Monts; chaque chose semble être bien à sa place. Les légumes embrassent les herbes qui elles, dansent avec les fleurs et qui, à leur tour, font chanter les abeilles et les oiseaux. Comme une valse, tous suivent le rythme de Dame nature, la grande chef d’orchestre. Ensemble, ils créent une toute nouvelle pièce, chaque saison, et culminent vers la note finale; les splendides récoltes de la Ferme des Monts.

Producteur

1 février 2022

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Ici, tout a été bâti des mains de Marc. Sa jolie maison en bois, la grange; tout a été minutieusement travaillé et le résultat en vaut la chandelle. Lorsqu’il nous fait faire le tour, on sent la fierté du travail accompli, et avec raison!

Ici, tout a été bâti des mains de Marc. Sa jolie maison en bois, la grange; tout a été minutieusement travaillé et le résultat en vaut la chandelle. Lorsqu’il nous fait faire le tour, on sent la fierté du travail accompli, et avec raison!

Texte & photos : Carol-Anne Tremblay

À peine arrivé, il nous parle de son intérêt pour les micro-organismes qui se retrouvent dans la terre et dans le microbiote intestinal humain. “Je suis fasciné par le petit invisible. Le petit invisible, c’est lui qui mène!” Marc et Louise ont commencé à jardiner en 1973. Déjà, à l’époque, ils “jouaient dans la terre” de manière bio. “J’ai un souvenir très franc de quand je suis allé à la meunerie locale la première fois. Je regardais les étagères qui présentaient les produits dédiés à l’agriculture et tous, tous, les contenants avaient le symbole de la tête de mort avec deux os dessus! Je me suis dit, "C’est ça l’agriculture!?” parce que oui, dans ce temps-là, l'agriculture c’était des champs à perte de vue et des gros tracteurs. L'agriculture, ce n’était pas dans ta cour. Ça n'existait pas des petites fermes et il n’y avait pas de jeunes intéressés à reprendre une petite terre”.


C’est donc par eux-mêmes, et avec l’aide de bons voisins qu’ils ont appris comment réussir une production maraîchère bio dans un contexte où la production agricole de masse était la seule avenue présentée. “Quand on a décidé d’être officiellement producteurs en 1989, on voulait être certifiés, pas nécessairement pour la santé humaine, mais pour la santé du sol. J’étais au courant que ce qui nourrit le sol, ce n’est pas juste le fumier ou le compost que tu y mets, c’est le travail des micro-organismes qui simplifient les chaînes moléculaires de ce fumier et de ce compost-là”.

Aujourd’hui, Marc observe la nature sans s’y opposer. Il ne fait pas ce qu’il veut, mais ce qu’il peut. En effet, il nous explique que lorsqu’un plan est attaqué par une maladie, il tentera, bien évidemment, de le sauver grâce aux techniques naturelles du bio, mais si la maladie persiste, il ne s’acharnera pas. “ On enlève tout, on fait autre chose”. C’est la façon avec laquelle la nature nous parle. Mieux vaut ne pas se battre contre le courant et tenter plutôt de naviguer dans le même sens que lui. Une anecdote avec son fils, alors âgé de seulement 5 ans, lui revient en tête lorsqu’on parle de ce que la nature nous enseigne. Une fois, lorsqu’ils étaient dans le jardin ensemble, le petit homme avait dit : “C’est drôle hein, la fleur, elle va mourir, mais la vie, elle, ne meurt pas”. “C’était aussi simple que ça! L’agriculture, ça nous met vraiment dans le moment présent. Jouer dans la terre, ça nous met dans une réalité qui est bien différente que celle d’attendre à une lumière rouge dans un embouteillage à Montréal. Chaque humain aurait avantage à se mettre à quatre pattes dans la terre, à marcher avec la température. C’est important d’être en contact avec elle, de se faire dépeigner un peu!”

C’est la relation qu’il entretient avec les restaurateurs qui l’amène à diversifier et à explorer de nouvelles cultures.

Dans le jardin de Marc, on retrouve des variétés de légumes que peu de gens connaissent. Il fait pousser des espèces rares comme des radis wasabi, de la ficoïde glaciale ou encore des tétragones. C’est la relation qu’il entretient avec les restaurateurs qui l’amène à diversifier et à explorer de nouvelles cultures. “J’ai compris que les chefs s'intéressent aux légumes plus rares et spéciaux. Lorsque j’arrive avec une nouvelle variété, ils ont les yeux bien ronds! Ils sont impressionnés, souvent ils en ont entendu parler, mais ne l’ont pas encore vu ou goûtés! C’est la clientèle idéale. On devient des camarades et puisqu’on livre nous-mêmes, qu’on s’appelle, qu’on se voit, on entretient un contact très personnel. J’aime ça, cette relation-là. ”

Il est d’avis que les restaurateurs jouent un rôle important dans la promotion de l’agriculture locale. Avec la mise en valeur des légumes dans les assiettes, le désir d’avoir un approvisionnement de proximité et l’importance qu’ils accordent au biologique, les chefs deviennent des influenceurs de choix. Et si Marc et Louise tirent bientôt leur révérence dans le marché, ils n’ont crainte que le développement du maraîchage à petite échelle continue de s’accroître. “Il y a beaucoup de jeunes motivés, c’est beau à voir, mais ça représente tout de même un défi. Ils vont devoir ouvrir de nouveaux marchés s’ils veulent tous réussir à en vivre”. C’est peut-être le meilleur conseil que les nouveaux agriculteurs puissent recevoir: s’aventurer dans les prochaines années avec l’esprit grand ouvert et avec une volonté de paver de nouvelles voies, à la manière de Marc.

C’est la relation qu’il entretient avec les restaurateurs qui l’amène à diversifier et à explorer de nouvelles cultures.

“J’aime me comparer à une feuille d’automne qui tombe d’un arbre: elle sait qu’elle tombe, mais ne sait pas du tout où elle va atterrir, et elle n’est pas stressée par ça. Je me voyais comme ça, ouvert à n’importe quoi.”

Marc Bérubé

Texte & photos : Carol-Anne Tremblay

Chacun d'entre nous est reparti avec un état d’esprit changé, ressourcé, même après une brève visite. L’énergie qui émane du jardin de Marc nous envahit et nous raccompagne jusqu’à la maison.

C’est peut-être la beauté des fleurs, l’odeur des herbes, la vue de “la noyée” qui fait face à la ferme lorsqu’on prend le temps de lever les yeux vers l’horizon, c’est peut-être aussi la simplicité du mode de vie de Marc et Louise, leur humilité à partager leur savoir-faire et leur quotidien avec nous. C’est assurément un peu de tout ça qui nous a touchés réellement. D’humains à humains et de nature à humains, on se sent plus connectés que jamais.

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